Avis d’acheteurs - Le marché du vin chez Match au Luxembourg

Il y a 2 années 834

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Sébastien Desbeux, Category Manager Liquide pour le Luxembourg et Benjamin Loze, acheteur pour les supermarchés Match nous donnent leurs points de vue sur le marché du vin au Luxembourg en GD.

« Nous avons 28 magasins Match au Luxembourg, allant de 270 m2 à 3 600 m2. Le vin représente à peu près 25 à 30 % de la superficie de linéaire dans le rayon liquide, présente Sébastien Desbeux, Manager Liquide pour le Luxembourg pour les supermarchés Match. L’enseigne Match existe depuis une quarantaine d’années au Luxembourg, et mon objectif est de redonner du modernisme au rayon vin. Nous avons investi dans une ambiance plus chaleureuse en ramenant du bois dans le mobilier de certains magasins qui ont une clientèle à bon pouvoir d’achat. En termes de tendances récentes, nous avons noté qu’avec la crise sanitaire les habitudes d’achat ont changé. Les consommateurs préfèrent les supermarchés aux hypermarchés. Avec 167 nationalités différentes sur le pays, nous travaillons sur les vins du monde entier, même si les Luxembourgeois sont un peu chauvins et préfèrent tout d’abord les vins du Luxembourg, puis les vins français. Nous essayons de suivre le marché, et une des tendances serait le bio. Notre clientèle marche surtout au coup de cœur. Si c’est bio tant mieux, mais c’est d’abord le coup de cœur. Après tout, qu’est ce qui est réellement bio ? Les labels tels que "sans sulfite" ou "sans résidus" sont plus clairs. On vient au Luxembourg pour acheter de l’alcool moins cher (pas d’accises, TVA plus basse). Évidemment nous proposons quelques références de vin sans alcool, mais contrairement à la Belgique où ce marché se déploie, il est plutôt réduit au Luxembourg. »

Deux marchés dans le pays

Benjamin Loze, acheteur Responsable des Achats Vins France, Belgique et Luxembourg pour les Supermarchés Match, pour les régions : Vallée du Rhône, Provence-Corse, Languedoc Roussillon, Sud Ouest, IGP, VSIG explique : « Le Luxembourg, c’est deux marchés : Le marché intérieur et le marché frontalier. C’est un marché de connaisseurs et d’amateurs, de réputation, mais ils achètent surtout de belles étiquettes. Leurs principaux critères d’achat sont la réputation du vin, l’AOP et les signatures. Dès que l’on sort des vins dits "journalistiques", il est très compliqué de s’implanter. Ce qui peut faire la différence ? Des médailles, notamment celles du Concours Mondial de Bruxelles, ou égaiement des notes de Parker, Suckling…Quand j’achète du vin pour le Luxembourg, j’y prête attention. Le client luxembourgeois est très demandeur et en attente d’un service 5 étoiles ; il faut être à sa disposition. Cela demande un investissement en personnel et en service très important, ce qui rend la tâche compliquée aux vignerons qui ne sont pas sur place. Il faut faire des dégustations, des animations dans les magasins. Nous avons 28 magasins Match au Luxembourg. 28 magasins différents ! Il faut vraiment s’adapter à sa zone de chalandise. Il y a également un marché des villes et un marché des campagnes. En ville, les loyers sont très élevés et la clientèle a à fort pouvoir d’achat. Au fin fond de la Moselle, le client n’a pas forcément un pouvoir d’achat de banquier. Il a plutôt une consommation classique et régulière. La clientèle des villes est plus zappeuse. Dans la capitale du Luxembourg, nous n’avons pas de magasin. Bordeaux se place en n° 1, avec ses Grands Crus, le Rhône est bien représenté, le Languedoc a bien poussé aussi ces dernières années, ainsi que la Provence. C’est l’effet rosé ! Avec Minuty notamment. Par contre, Nous ne vendons quasiment pas de vins en provenance du Sud-Ouest, de la Loire ou encore de l’Alsace. C’est un marché de vin rouge, et de rosé. Pour les blancs, les clients préfèrent boire luxembourgeois. Les Luxembourgeois adorent les bulles aussi. Évidemment les crémants du Luxembourg, mais aussi les champagnes, pour le prestige. Les grandes marques telles que Moet et Chandon, Veuve-Cliquot….Concernant le marché frontalier, de nombreux Belges viennent consommer et acheter du vin au Luxembourg, mais je connais mal la consommation allemande. Mes magasins alsaciens vendent beaucoup de cuves closes, qui plaisent aux Allemands. J’en déduis que des vins mousseux d’entrée de gamme, sans compétition avec les crémants, doivent trouver un marché au Luxembourg. Notre activité est rythmée par des temps forts. Les foires aux vins d’automne et de printemps, des opérations thématiques l’été sur des rosés, mises en place en 2019 mais arrêtée à cause de la Covid. Nous les reprendrons en 2022. Et en fin d’année, les bulles et le champagne prennent le relais. »

Article paru dans Viti Leaders n°464 d'octobre 2021

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