Bouchon en liège - En 2022, le goût de bouchon n’existe plus chez Amorim

Il y a 1 année 863

En 2020, Franck Autard, directeur général d’Amorim France, annonçait dans le dossier de presse de l’entreprise : « D’ici fin 2021, il ne doit plus y avoir un seul bouchon Amorim dépassant le seuil de détection du TCA. »

L’objectif est tenu à 100%, répond aujourd’hui Franck Autard. Cette année, tous les bouchons naturels Amorim sont traités contre le TCA. Le procédé Naturity qui utilise la vapeur d’eau garantit 99% de bouchons avec un taux inférieur à 0,5 ng/l et 1% avec un taux inférieur à 1 ng/l. Cela représente 800 millions de bouchons traités par an

Franck Autard, DG Amorim France (photo-christophe-sauvaud) En complément de ce traitement, pour ceux qui ne veulent prendre aucun risque, il est possible de contrôler individuellement chaque bouchon grâce à la chromatographie gazeuse. Avec la technologie NDtech, 99,96% des bouchons d’un lot sont garantis avec un taux de TCA inférieur à 0,5 ng/l. « Il y a de la demande pour les vins très haut de gamme. C’est ainsi qu’en 2021, nous avons analysé 80 millions de bouchons en liège naturel avec NDTech », précise Franck Autard. 

La logique est la même sur les bouchons pour vins effervescents. Les rondelles sont traitées à la vapeur et peuvent être individuellement contrôlées avec NDtech.

Des bouchons techniques plus durables

Amorim, leader sur les bouchons en liège naturel, l’est aussi sur les bouchons techniques avec une production annuelle de 1,5 milliard d’unités.

Pour traiter les granulés de liège, nous avons deux techniques : la vapeur et le CO2 supercritique depuis 2021.

Cette méthode utilisée depuis 20 ans par les pionniers de la filière est finalement adoptée par Amorim. « Avec un process beaucoup moins énergivore que ce qui se fait chez nos concurrents, assure Franck Autard. Concernant le TCA, nous garantissons un taux inférieur à 0,3 ng/l. Le succès est au rendez-vous sur les produits Neutrocork Premium et sur le bouchons Qork qui se distingue par des liants 100% d’origine végétale. »

Sur les bouchons techniques à base de liège, le défi à venir pour les bouchonniers est de proposer des produits sans dérivés de la pétrochimie. Qork d’Amorim s’inscrit dans cette tendance. « En attendant que les liants végétaux se développent, nous nous distinguons déjà en n’utilisant pas de microsphères plastique dans nos bouchons techniques. Pour nous en passer, nous avons fait le choix d’utiliser des granulés de liège avec une granulométrie plus importante que ce qui peut se trouver sur le marché. Les bouchons techniques Amorim qui contiennent minimum 80% de liège gardent ainsi leur capacité de mémoire de forme. »

Le retour du liège naturel

Interrogé sur les tendances du marché français, Franck Autard estime que l’éradication des problèmes de TCA permet désormais aux professionnels de s’intéresser davantage aux caractéristiques techniques des bouchons et de leurs adéquations avec les vins associés.

Le liège naturel reste un pivot associé aux vins haut de gamme et de garde. La maîtrise du TCA fait que nous assistons à un rebond des ventes. En revanche, le marché des bouchons en liège colmatés est en recul. Ils sont souvent remplacés par des bouchons techniques.
Les bouchons techniques en liège gagnent aussi des parts de marchés sur les bouchons en plastique. On observe notamment que les vins en marques distributeurs basculent de plus en plus vers le micro-aggloméré.
Enfin, sur les vins effervescents, c’est le retour du bouchon deux rondelles. Ce n’est pas étonnant avec la montée en gamme actuelle des champagnes et des crémants. Certains demandent même à Amorim des bouchons de tirage en liège !

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